Courageux et réussi est le parcours de ce peintre qui en 2010 a décidé d’abandonner une belle carrière d’angioplasticien et de professeur de cardiologie pour se consacrer à un « besoin irrépressible de peindre ». Il propose une œuvre singulière, un peu déroutante au premier regard et qui peu à peu exerce une certaine séduction.
Autodidacte, Nomah a toutefois longtemps suivi des cours de peinture et de gravure ; ses tableaux à la figuration synthétique évoquent nos organes internes, nous plongent dans la vérité de notre condition. L’on découvre dans ses compositions une invention plastique. L’anatomie humaine, et le cœur en particulier, ont longtemps fait partie de sa vie ; aujourd’hui, il la transcrit sur la toile. L’on imagine que, pour lui, peindre c’est prolonger la réalité, l’évoquer dans un expressionnisme aux tonalités délicates, dans la richesse de variations chromatiques. Sans narration, Nomah évoque des formes où l’on croit parfois reconnaître une partie d’organe, le cœur en particulier ; mais là n’est pas sa démarche. A partir de ce thème organique, il recherche des jeux de couleurs, de valeurs, de transparences en des gammes de bleus fondus, de rouges profonds, de mauves. Ces organes deviennent ainsi œuvres d’art. Le peintre propose un voyage intérieur, une méditation sur notre condition humaine. Nomah semble vouloir arracher au corps ses secrets et dévoiler son essence animale, dépouillé de ses prétentions.
Prix René Carré
Créé par Maryse Carré, en hommage à son mari René Carré, peintre (1925-1993).
Ce prix, attribué jusqu'en 2022, était destiné « à un peintre figuratif de synthèse, contrarié dans sa vocation et parvenu à son épanouissement d'artiste à force de volonté ».