Les Voyages pittoresques (...) ont pour charge de retrouver les témoins monumentaux du passé national, de les rendre aux yeux de la France. Taylor était militaire de formation et le restera. Les incessants voyages qu’il accomplit sont toujours plus ou moins liés à des opérations confidentielles intéressant l’intérêt public : qu’il aille chercher des tableaux de maîtres espagnols, obtenir un obélisque ou préparer un monument funéraire, Taylor voyage pour l’Etat. Comme une aura d’utilité publique plane sur toute l’entreprise des Voyages qui bénéficiaient dès le premier volume du patronage du marquis de Lauriston. Depuis qu’Alexandre Lenoir avait rassemblé pendant le Révolution dans le couvent des Petits-Augustins son Musée des monuments français, disparu en 1816, la notion de patrimoine avait pris corps. (…) Les Voyages pittoresques sont un élément de ce dispositif et non le moindre; ils ajoutent à la prise de conscience intellectuelle et morale, à la bonne volonté du Gouvernement la force décisive d’un nouveau pouvoir, celui des images, des plus belles et fortes images c’est à dire des plus pittoresques et romantiques que l’on ait jamais données.
En 1825 quand Victor Hugo adressait sa première lettre de “guerre aux démolisseurs”, il était terrible. “Si les choses vont encore quelque temps dans ce train, il ne restera bientôt plus à la France d’autre monument national que celui des Voyages pittoresques et romantiques, où rivalisent de grâce, d’imagination et de poésie le crayon de Taylor et la plume de Ch. Nodier".
(Bruno Foucart, extraits de Adrien Dauzats et les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France du baron Taylor, ed. Fondation Taylor)
La Fondation Taylor conserve la collection complète de cet ouvrage ainsi qu'un grand nombre de planches extraites des volumes. Elle conserve également des études préparatoires et un ensemble documentaire liés à cette aventure éditoriale.