Représenter des « vanités » avec le regard contemporain n’est pas courant. Prendre pour thème le crâne humain semble avoir été inspiré à Nicolas Maldague par la disparition de celui de Goya, constatée lors de son exhumation. Un fait étrange qui l’intéresse, l’interroge. Il le décline dans son oeuvre autant artistique que réflexion philosophique. Se confronter à un crâne, c’est évoquer notre passage éphémère, rappeler une réalité qui inquiète, angoisse aussi.
Réalistes, d’inspiration classique ou totalement inventives, ces gravures dans lesquelles apparaît l’esprit créatif de cet artiste, sont réalisées dans l’ordonnance de savantes lumières. On devine la passion de Nicolas Maldague à réaliser ce lent travail de gravure à l’ample graphisme, aux hachures parfois visibles ici ou là et d’une rare virtuosité. Outre le crâne humain, cet artiste s’intéresse également à ceux d’animaux bien différents : chèvre ou crocodile armé de dents qui effraient quelque peu même au-delà de leur mort. Ces gravures pourraient faire songer à des contes un peu morbides et d’une vraie beauté plastique.
Prix Paul Gonnand
Créé par Henriette Gonnand en souvenir de son mari, graveur (1899 - 1973).
Ce prix, destiné à « un graveur au burin de nationalité française », est éventuellement divisible.