D’emblée cette œuvre frappe par le remarquable équilibre de la composition, son ordonnance. Dans une mise en scène parfois théâtrale chaque être représenté affirme sa présence, sa vérité.
Tout le mystère de l’être demeure en filigrane dans ces représentations d’hommes et de femmes d’une rare authenticité. Cette critique sociale, parfois ironique, met l’accent sur les petites gens oubliés ou ceux dont l’esprit est embrumé. L’expérience d’éducateur thérapeute dans un hôpital pour adultes handicapés mentaux n’est sans doute pas sans rapport avec les thèmes choisis par José Antonio Zaragoza. Cette œuvre se situe au-delà ,du temps présent, elle rejoint l’universel et sa filiation avec la grande tradition est évidente. Elle est l’objet d’une quête incessante sur la vérité humaine, silence et mystère habitent ces personnages. L’artiste affirme un refus de la facilité,i l use d’une palette somptueuse, lumineuse de rouge rutilant, de vert, d’ocre dans le traitement personnel d’une matière solide. L’être est évoqué dans sa vérité, son humilité ;le peintre met en lumière ce monde souvent ignoré, lui rend sa dignité. Réalisées en une écriture puissante, quelques natures mortes, symboliques, se font, pour certaines, témoins du désordre du monde avec une avalanche d’objets hétéroclites entassés.