Etrange, silencieux le monde de ce peintre ;un réalisme du rêve où passé et présent se répondent.
Figées dans une sorte d’éternité, dénuées de personnages et évocatrices cependant de la présence humaine les villes d’Igor Bitman, magnifiquement structurées, attirent et paraissent parfois presque inquiétantes; il y règne une magie spatiale, un surréalisme sous-jacent. Cette image mentale de la réalité fait songer à Chirico et ses espaces vides. Les architectures rigoureuses, géométriques vivent sous les reflets nocturnes d’orangés, de rouges dans un intéressant lyrisme de la ligne et une atmosphère de solitude.
Ambiance que l’on retrouve avec les portraits ou plutôt les effigies de jeunes femmes révélatrices du mystère de chacune, de l’intime. Elles semblent hors du monde, parfois repliées sur elles-mêmes. On est frappé par l’association inhabituelle d’images : ces personnages, parfois nues, sont inscrites dans un décor urbain.
Né en Russie Igor Bitman a étudié à l’Ecole des Beaux-Arts de Moscou; il a participé à des manifestation artistiques non conformistes témoignant déjà de son indépendance. Parfois énigmatique, son œuvre témoin de son admiration pour la Renaissance italienne suscite un véritable intérêt.