Qu’est-ce qu’un vêtement sinon une deuxième peau, celle qui est censée préserver l’intimité. En peignant ses vestes Guillaume Lavigne affirme sa présence dans la discrétion.
Cette allégorie du peintre dans son sens large symbolise le difficile et incertain travail de création. Quoi de plus commun qu’une veste et voilà que sous le pinceau de l’artiste elle devient œuvre d’art, suscite l’attention, questionne sur le sens qu’il a souhaité lui donner. Cette « Veste du peintre » maculée de matière par endroits est encore habitée par celui qui l’a portée. Elle nous parle et sous-entend par sa seule présence, toujours renouvelée de toile en toile, les réussites et les échecs. Un portrait de l’artiste plus anonyme, plus discret.
Guillaume Lavigne traite une matière nourrie, onctueuse posée en larges touches. Le contour du vêtement est donné par la couleur, sans détails, juste l’essentiel. Le décor est sobre : un plancher, une chaise et tout est dit. Le peintre réalise également des toiles d’intérieur : persiennes librement traitées laissant filtrer la lumière, une lanterne vivement esquissée porteuse d’intimité. Discrète, inventive voilà une œuvre qui sous une apparente simplicité provoque la réflexion.
Prix Albert Maignan
Créé par la ville de Saint-Prix en hommage à Albert Maignan, peintre (1845 - 1908). Ce prix est destiné à un jeune artiste.