Regarder ces compositions, c’est entrer dans un monde extravagant, exubérant, libre et théâtral.
Après avoir effectué une formation de styliste et de modéliste, Erdeven Djess s’est remis au dessin qu’il pratique depuis sa jeunesse. Ce qui frappe d’emblée, ce sont la justesse, la précision du trait servi par des couleurs vivantes parmi lesquelles dominent le bleu et un rose ardent posés au stylo bille, outil de prédilection de l’artiste. Dans des scènes baroques évoluent hommes et femmes revêtus de costumes d’une grande élégance, d’étoffes précieuses et entourés d’objets symboliques. L’on est ici dans un milieu marginalisé, un univers où sont révélés les démons, les hantises qui, parfois, habitent l’humain. Cette imagerie particulière qui intrigue fourmille de détails qui révèlent un monde magique, surprenant, démoniaque et témoigne de la forte puissance créatrice de l’artiste.
Ce superbe travail du dessin sert une imagination fertile servie par une écriture dynamique qui communique la vie à ces personnages. L‘érotisme côtoie le grotesque. Il arrive que les visages soient masqués et c’est là toute l’ambiguïté du personnage : qui est-il, homme ou femme ? Ces contes fabuleux entraînent hors du quotidien dans un univers féérique qui peut aussi être dérangeant, un peu fou car les personnages s’apparentent à des créatures hybrides.