Didier Hamey — Prix Marie et Léon Navier 2016

Section
Gravure

Singulière et poétique cette gravure qui réunit le monde animal et végétal, un cabinet de curiosités selon l’artiste, et c’en est un en effet.

Didier Hamey grave à la pointe sèche sur plexiglas puis il tire les épreuves sur papier japon collé sur vélin. Il émane de son travail une folie pleine de charme avec ces animaux qui ne font qu’un avec la nature protectrice, refuge, nid d’où ils émergent en partie. L’onirisme anime cette création insolite tout autant que l’humour ;le spectateur est entraîné dans un monde surréaliste et attachant.
Les vacances d’enfant l’été passées à la campagne durant lesquelles il observait le fourmillement des bêtes et des insectes aussi bien que la végétation ont marqué Didier Hamey et ces compositions sont  issues de cette période de sa vie. Il assemble avec finesse brins d’herbe, branches, arbres divers, fleurs abris tissés pour ces animaux parfois réinventés. Il témoigne d’une grande délicatesse dans son tracé acéré ou plus souple, déploie sa maîtrise, varie les traits. Il faut observer attentivement ces feuilles pour en découvrir la magie, les multiples éléments qui fourmillent, l’élégance.

Ce graveur est aussi poète ; il nous emmène ailleurs, dans un monde où tout est possible et l’on se perd avec plaisir dans cet univers fabuleux.

Texte de Nicole Lamothe