Cette œuvre un peu étrange et attirante par sa complexité offre à la première observation un espace saturé de petites traces dynamiques colorées puis le regard distingue peu à peu quelques personnages esquissés ici et là.
Il y a du souffle dans cette création autant qu’une réflexion de l’artiste sur l’importance des mythes et de leurs héros, des récits épiques et leur traduction en art. Proches de l’humain, les dieux révèlent le sacré à partir du charnel. L’écriture de Béatrice Bescond est particulière, inventive dans sa fragmentation de la ligne qui, d’abstraite devient concrète par endroits. Chaque composition mérite une attention pénétrante. Une démarche qui s’intéresse à la mythologie aussi bien qu’aux mystiques orientales.
Une lecture attentive de ces toiles, le plus souvent de grand format, permet de découvrir des personnages héroïques à travers des réseaux graphiques animés, harmonieux dans une grande sûreté du trait. Le peintre donne à voir tour à tour plusieurs figures, les dissimule parfois dans la vibration des couleurs. L’on découvre Prométhée et son histoire, des scènes dionysiaques ou Vénus entourée de multiples visages. Des images qui stimulent l’imaginaire en même temps que, dans un espace labyrinthique, elles séduisent par la beauté, la finesse de la facture.
Prix René Carré
Créé par Maryse Carré, en hommage à son mari René Carré, peintre (1925-1993).
Ce prix, attribué jusqu'en 2022, était destiné « à un peintre figuratif de synthèse, contrarié dans sa vocation et parvenu à son épanouissement d'artiste à force de volonté ».