Voilà un artiste qui s’intéresse à diverses disciplines : illustration, décoration, cinéma, vidéo, en dehors de la gravure qu’il a commencée en 1970. Il témoigne d’une ouverture d’esprit, d’une grande curiosité artistique.
Jean-Baptiste Constantin grave selon la technique du bois de bout (le bois est débité en rondelles que l’on colle après les avoir taillées) ; il exécute une œuvre à la grande vitalité et témoin d’une forte originalité. Dans son art, la réalité est réinventée, il joue avec les morceaux de bois aux formes variées qu’il assemble, leur conférant une intéressante cohésion. L’artiste crée personnages et objets schématiques, proches de l’abstrait parfois et cependant déchiffrables. La multiplicité et la diversité du trait : lignes parallèles ou croisées sont alliées à une géométrie qui construit l’œuvre avec demi-cercle, droites, courbes. Les aplats noirs alternent ici et là avec le blanc du support. Chaque feuille raconte une histoire que l’on déchiffre avec un certain bonheur : « Retour d’émigration », « Connected people ». Le regard est pris par la vie qui palpite au cœur de chaque composition comme dans un tourbillon. Les images s’entrechoquent et se complètent avec liberté dans ces gravures bien orchestrées et très expressives issues d’un travail patient et inventif.
Jean-Baptiste Constantin entraîne le spectateur dans ses contes un peu chimériques puisés dans le quotidien.
Prix Paul Gonnand
Créé par Henriette Gonnand en souvenir de son mari, graveur (1899 - 1973).
Ce prix, destiné à « un graveur au burin de nationalité française », est éventuellement divisible.