Le regard profond saisit tout d’abord ; la jeune femme semble défier le spectateur, affirme une forte personnalité, sûre de sa beauté. D’une présence intense, diversement travaillé, le visage s’impose dans le jeu de l’ombre et de la lumière. Si les traits sont rendus en un dessin précis sans excès, élégant, le graveur varie son écriture : tantôt le blanc du support aère la composition et tantôt l’emporte le travail de la pointe sèche plus élaboré. Très vivantes, dans ces gravures et dessins, Lili impressionne.
Tout d’abord peintre, David Maes a découvert la gravure qu’il a étudiée dans l’atelier Lacourière-Frélaut et, dès lors, elle est devenue pour lui le moyen d’expression par excellence. Il a effectué un séjour fructueux à la Casa Velasquez. Dans ses portraits, le noir velouté de la chevelure encadre un visage plus ou moins écrit. Ces portraits semblent naître d’une rencontre avec le modèle, d’une sorte de complicité, d’où la vérité du personnage.