L’imaginaire avant tout, ainsi pourrait bien s’énoncer la thématique privilégiée à la 61ème exposition de Pointe et Burin
Jean-Michel Mathieux-Marie
En premier lieu, hommage à Rodolphe Bresdin (1822-1885), célèbre graveur visionnaire ayant œuvré à Bordeaux et qui aura suscité tout autant l’admiration de l’élite intellectuelle et littéraire de son temps par un art voué à un fantastique reposant exclusivement sur la force de l’imagination et s’exprimant au travers d’une maitrise exceptionnelle de l’eau-forte : que l’étonnement et la curiosité de ses contemporains pour une vie de bohème des plus romanesques ou, malgré ses succès, une misère endémique côtoya un désir d’évasion jamais assouvi hormis dans ses dessins et gravures.
Seront également présentées quelques œuvres de son fidèle élève et disciple, également Bordelais, Odilon Redon (1840-1916), éminent artiste symboliste, où l’imagination joue également le premier rôle dans la genèse de l’acte créateur.
Honneur sera rendu à Philippe Mohlitz, qui vient de nous quitter et dont l’art singulier, propulsé par une maîtrise remarquable du burin, repose là encore sur la primauté de l’imaginaire ; un imaginaire assorti d’une inclinaison souvent provocante et savoureuse vers le sarcasme et l’irrévérence envers les convenances de notre fade et assoupie Modernité.
Ces trois maîtres du Fantastique seront entourés de sept autres graveurs de Gascogne :
Jean-Pierre David – Michel Estèbe – Blandine Galtier – Olaf Idalie – Charlotte Massip – Jacques Muron – Gérard Trignac.
Une vingtaine d’autres graveurs contemporains participeront à cette exposition.