L’érotisme est au cœur de cette œuvre truculente, parfois inquiétante teintée de fantastique. La Femme, le plus souvent offerte, peuple les compositions de cet artiste dont l’art est sous-tendu de passion.
Un art de révolte et de conviction que Claude-Arthur Debeurne a réalisé non sans avoir du arracher difficilement à son père l’autorisation de se consacrer à la peinture. Il a passé le concours de l’Ecole des Arts Décoratifs qu’il a réussi. Sans doute son œuvre est-elle en partie liée aux souvenirs de son arrivée à Paris où il est logé dans une maison close.
En une touche emportée il campe des personnages féminins pour la plupart, le plus souvent en groupe, aux volumes opulents, aguichants. Certaines se présentent dans leur nudité sans gêne parmi les autres. Une peinture dans laquelle le dessin est en majorité créé par la couleur mis à part les visages. On assiste à une danse des corps qui s’offrent sans pudeur délicatement exécutés en contraste avec la force de la palette et parmi ces jeunes femmes des visages masculins.
Le sexe et une certaine violence du chromatisme caractérisent cette création qui semble naître spontanément sous le pinceau. Claude-Arthur Debeurne représente avec aisance une foule de personnages. Réalité, fantasme, invention témoignent d’une imagination puissante.
Prix René Carré
Créé par Maryse Carré, en hommage à son mari René Carré, peintre (1925-1993).
Ce prix, attribué jusqu'en 2022, était destiné « à un peintre figuratif de synthèse, contrarié dans sa vocation et parvenu à son épanouissement d'artiste à force de volonté ».